Une yaourterie dans un container
Marie Camenen et François Glotin se sont lancés dans la transformation laitière grâce au concept « J’achète Fermier ». Ils développent en parallèle la vente directe.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Quand Marie Camenen a décidé de rejoindre son conjoint François Glotin sur la ferme de Saint-Méen-le-Grand (Ille-et-Vilaine) pour s’installer en 2022, elle souhaitait donner un second souffle à l’exploitation. « Je voulais créer mon propre atelier de diversification pour trouver une légitimité », raconte Marie, ancienne esthéticienne. Le Gaec Lait Vach’rie compte un troupeau de 60 vaches laitières (référence de 660 000 litres) sur 100 ha. C’est en lisant la presse qu’elle découvre « J’achète Fermier ».
Ce concept, initié par un éleveur, André Bonnard, a été lancé au Salon de l’agriculture en 2020. L’idée est de proposer une formule clé en main aux producteurs pour transformer du lait en yaourts qui seront valorisés localement. Un container installé sur la ferme comprend tous les équipements pour la fabrication. Après avoir candidaté, Marie et François ont été retenus pour installer la première yaourterie de ce type en Bretagne.
Risque limité
« Se lancer dans un projet de transformation à la ferme, ce n’est pas si facile. Le système de container mobile nous a tout de suite plu car les investissements étaient limités alors que nous venions d’installer un robot et surtout nous étions accompagnés, indique Marie. Nous avions aussi la possibilité de revenir en arrière si cela ne nous plaisait pas », précise-t-elle. Le container est en location (1 550 € HT/mois pour le Gaec). L’éleveur doit prévoir un local de stockage et une chambre froide. L’entreprise a mis au point les recettes et le procédé de fabrication. L’exploitant est formé à la transformation de yaourts. Il est accompagné sur la partie qualité et dispose d’un service de maintenance. L’entreprise s’occupe de la logistique et de la commercialisation des produits auprès des grandes surfaces et de la restauration hors foyer sous la marque « J’achète Fermier ».
L’unité est dimensionnée pour transformer 50 000 litres de lait par an, ce qui représente l’équivalent d’un salarié à plein temps à 35 heures payé au Smic. J’achète Fermier garantit la commercialisation d’un volume de yaourt correspondant à 50 à 80 % des 50 000 litres transformés et le reste peut être vendu en direct par les exploitants.
Contrat de trois ans
Le couple a signé un contrat de trois ans avec J’achète Fermier pour un volume et un revenu. « Nous nous sommes engagés pour 80 % du volume, soit 40 000 litres à transformer. Les 10 000 litres restants sont transformés et vendus en direct », explique la productrice.
Pour l’instant, l’entreprise n’a pas encore trouvé suffisamment de débouchés localement. Les producteurs ne transforment que 10 000 à 15 000 litres par an. Grâce à l’engagement contractualisé, ils sont sécurisés financièrement puisqu’ils reçoivent des indemnités pour la partie non réalisée. « Ce dispositif nous a permis de nous lancer dans la transformation sans trop prendre de risque et avec du bon matériel », reconnaît Marie. Depuis, ils ont eu l’opportunité de reprendre du matériel de transformation auprès d’un voisin qui arrêtait son activité de vente directe. Ils ont agrandi le local de stockage pour créer leur propre laboratoire de 60 m².
En plus des yaourts, ils produisent désormais du beurre de barrate, du fromage blanc, de la crème fraiche, du skyr, du yaourt à boire (100 000 litres par an). Les produits sont commercialisés sous leur propre marque « Gaec Lait Vach’rie » sur les marchés, en casiers libre service et à la ferme le samedi matin.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :